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Les émotions

1      Introduction

Nous sommes Esprit : Ce que nous sommes vraiment est de nature subtile et non de nature matérielle.

 

D’autre part, notre conscience cherche à progresser, à se connaître et pour cela a choisi de vivre une expérience de dualité dans le monde de la matière, le monde de l’incarnation.

 

Cette descente dans le « dense »’est un moyen accéléré d’évoluer ; certains disent même que la Terre est un lieu d’expérience unique dans l’Univers et que des milliards et des milliards d’âmes se bousculent pour pouvoir bénéficier de cet avancement !

 

Dans la pratique, cette expérience dans la matière se fait sous la forme d’un « habillage » complexe : trois vêtements de nature et densités différentes :

- le corps physique

- le corps émotionnel

- le corps mental

 

Nous allons ici mettre notre attention sur le deuxième corps, le corps émotionnel…

 

Ce cycle de rencontres va permettre d’une part de mieux comprendre le sens du mot émotion en clarifiant les concepts d’émotions, de sentiments, d’états intérieurs, de sensations et ensuite de donner des éléments de décodage des émotions en explicitant pour chacune (par exemple : colère, peur, honte, jalousie, rancune, amertume…), la nature de chaque émotion (comment l’identifier), quelle est sa fonction, puis que faire de cette émotion…Enfin nous donnerons une interprétation spirituelle de chaque émotion.

 

2      Mieux comprendre le concept d’émotion

 

Les émotions sont indispensables à la vie. Ce sont des guides qui nous permettent de nous connaître et également des moyens d’assurer notre pérennité durant notre existence.

 

Quand on parle d’émotion, tout le monde croit comprendre de quoi il s’agit mais le sujet est plus complexe qu’il n’y paraît : ressentir de la peur, chacun sait qu’il s’agit d’une émotion, mais, ressentir de l’ennui, être attendri par une situation est-ce également une émotion ?

 

Il est donc important de faire un travail préalable de clarification à ce sujet.

 

Les émotions proprement dites :

Le mot émotion vient du latin motio = « mouvement », e = «qui vient de » . Etymologiquement, c’est plus précisément une mise en mouvement à la suite d’une stimulation extérieure. L’émotion guide l’organisme vers une réaction adaptée à l’environnement. Nos émotions veille à notre conservation.

 

Dans une émotion, il y a toujours un facteur précis qui provoque des réactions intérieures vives et éventuellement une ou des réactions physiques extérieures.

Une émotion dure quelques minutes au plus et se déploie en trois temps :

1/ charge :la perception du stimulus et son interprétation déclenche la libération d’hormones spécifiques,

2/ tension : le corps se met en tension, en mobilisation énergétique pour faire face ou fuir,

3/ décharge : phase qui permet au corps de revenir à son équilibre de base.

 

Par exemple :

Je marchais dans la campagne tranquillement, soudain, je sens sous mon pied quelque chose de mou et en même temps, j’entends un sifflement : je regarde et…

 

Déclenchement :

  • Je vois que j’ai mis le pied sur un serpent qui était caché sous les feuilles !

Réactions intérieures (tension):

  • Un frisson de peur m’envahit de la tête au pied.

  • J’ai le souffle coupé

Réactions extérieures (tension):

  • Je me mets à crier

  • Je fais un bond énorme pour m’éloigner du serpent

  • Mon cœur se met à battre à toute vitesse

  • Je suis couvert de sueurs froides

Décharge :

  • Je retrouve petit à petit mon calme et les manifestations extérieures s’estompent.

 

En conclusion, on ne peut pas passer à côté d’une émotion, elle s’impose du fait de son intensité !

 

Les sentiments (« états émotionnels intérieurs »)

 

Les sentiments n’ont pas le côté envahissant rapide des émotions proprement dites. Un sentiment est un état affectif plus complexe et plus nuancé : c’est une combinaison d’éléments émotifs et imaginatifs, plus ou moins clairs, stables, qui persiste en l’absence de tout stimulus. Il faut parfois une écoute intérieure attentive de soi (ou des autres) pour les percevoir.

 

Un sentiment est un état émotionnel intérieur qui généralement prend du temps pour s’installer sans qu’il y ait un facteur déclenchant précis mais souvent une succession, une combinaison de ressentis ou d’émotions. Alors que l’émotion proprement dite est ponctuelle, le sentiment est en revanche plus durable.

 

Exemple : le sentiment de culpabilité est fait par exemple de peur et colère retournée contre soi.

Exemple: Je suis allé diner chez ma sœur hier soir et j’ai senti que mon beau-frère avait du mal à me supporter et qu’il était hostile à mon égard. Petit à petit un sentiment de mal être, de malaise s’est installé et j’ai fini par écourter la soirée car cela me devenait insupportable.

 

On voit ici qu’il n’y a pas de facteurs déclenchants particuliers mais une série d’attitudes, (de réflexions peut-être) du beau-frère qui petit à petit ont construit un état intérieur de malaise de la personne. Ce sentiment, la personne l’a vécu comme un crescendo jusqu’au moment où ce n’était plus supportable pour elle.

 

Il est important de noter qu’un sentiment peut cependant être aussi intense qu’une émotion…

 

Dans le cas des émotions, les réactions sont souvent stéréotypées, dans le cas des sentiments, les réactions vont beaucoup plus dépendre de la personnalité, du vécu de la personne.

Un sentiment peut durer toute une vie comme un sentiment d’amour ou de haine. En général, il se renforce quand on l’exprime.

Pour se libérer d’un sentiment douloureux, il est nécessaire de démêler les nœuds émotionnels, de décoder les affects sous-jacents è les blessures.

 

Les sensations :

 

Les SENSATIONS NE SONT PAS DES EMOTIONS, les sensations sont des informations venant de nos systèmes perceptifs : Vue, ouïe, odorat, goût et toucher.

La confusion vient du fait que certaines sensations nous amènent à ressentir des émotions.

 

On peut donner comme exemple la différence entre douleur et souffrance :

Situation n°1 : J’étais en train de coudre et je me suis piqué le bout du doigt avec mon aiguille : c’est une sensation, c’est une douleur.

 

Situation n°2 : j’étais en train de marcher pieds nus dans l’herbe quand j’ai senti une piqure sur mon doigt de pied. Mon sang n’a fait qu’un tour, j’ai eu très peur, ma mère est arrivée, elle m’a disputé : « C’est fou de marcher pieds nus dans l’herbe quand on est allergique aux piqures d’abeilles ».

 

Les deux situations sont identiques au niveau des sensations mais très différentes au niveau des émotions ! dans le premier cas, il y a uniquement une sensation désagréable : c’est une douleur, dans le deuxième cas, une sensation identique en intensité, mais il y a de nombreuses conséquences émotionnelles : peur de se faire disputer, peur d’être puni, peur des conséquences sur la santé et des douleurs à venir (œdème etc.), c’est une souffrance !

 

En fait c’est la sensation qui a été le facteur déclenchant des émotions qui ont été ressenties, et souvent nous opérons une confusion entre la cause et l’effet

 

Facteurs déclenchants intérieurs

 

On a vu qu’émotions et sentiments sont des expériences qui ont besoin d’un déclencheur. Dans la plupart des cas, il s’agit d’un événement extérieur, mais il peut très bien s’agir d’un déclenchement intérieur provoqué par une pensée.

 

Exemple : je viens de me coucher et je me remémore une scène vécue cet après-midi : j’ai demandé à mon patron si je pouvais m’absenter demain entre 15h00 et 16h00 car je devais passer voir mon notaire pour retirer un papier important… Et il m’ a dit oui d’un air un peu goguenard… Je viens de comprendre pourquoi maintenant et je me sens affreusement honteuse car il sait très bien que ce n’est pas mon notaire que je vais voir mais ma meilleure amie que je vais accueillir au train (je lui en avais parlé à la pause déjeuner la semaine dernière). Je vis de de la honte de manière décalée…

 

 

3      L’importance des émotions

Maintenant que le concept d’émotion est éclairci, nous pouvons aborder la question du rôle des émotions.

 

Des signaux qui permettent de réagir au monde de manière adaptée

 

De la même manière que les sensations sont importantes pour nous orienter dans le monde physique, les émotions permettent de nous orienter sur le plan psychique.

 

  • Les émotions nous renseignent sur la situation immédiate que nous vivons. Chaque type d’émotions nous renseigne sur les et de notre existence.

 

Exemple : Je trépigne au volant car les voitures n’avancent pas devant moi alors que je suis en route pour un rendez-vous important agréable…

Commentaire : l’impatience devant cette situation est un signe qui indique que je ne supporte pas qu’un problème ne soit pas encore réglé, que je n’accepte pas la situation telle qu’elle est ou bien encore que la situation qui ne se résout pas ne me permet pas de vivre une situation future qui me ferait plaisir :

 

  • Les émotions que vivent les autres devant certaines situations nous permettent de et nos comportements pour vivre en bonne intelligence avec eux.

 

  • Emotions négatives, émotions positives :

Nous avons tous tendance à classer les émotions en émotions négatives et émotions positives. En fait ce classement est fait en fonction du côté agréable ou désagréable des sensations qui sont provoquées par le vécu des émotions.

En fait, les émotions désagréables provoquent ou expriment des tensions intérieures, des contradictions internes, des fermetures ; les sensations agréables correspondent, elles à des ouvertures des circulations facilitées d’énergie dans nos corps…

 

 

Des signaux qui permettent de nous connaître, de connaître nos blessures

 

Bien que les émotions aient un rôle pratique important pour nous aider à nous comporter dans le monde et vis-à-vis des autres, leur rôle fondamental est d’ordre spirituel : les émotions nous indiquent là où nous en sommes dans notre rapport à nous-même et à nos blessures : C’est un rôle essentiel.

 

Nos émotions sont donc à notre service.

 

Une même situation peut être vécue de manière complètement différente en fonction du vécu de la personne.

 

Exemple : Ce soir, on organise un pot de départ au travail pour un collègue, j’arrive un peu en retard et quand j’arrive, tout le monde a son verre apéritif à la main et je m’aperçois qu’il n’y a plus de gobelets vides sur la table

Vécu n°1 :

J’ai été un enfant qui a été toujours particulièrement choyé, j’ai toujours eu ma place dans ma famille et dans la vie…. 

Réaction n°1 : Je m’aperçois qu’il n’y a plus de gobelets : je vais dans la réserve et je rapporte 4 ou 5 gobelets au cas où d’autres personnes arriveraient en retard… il n’y a pas de réaction émotionnelle particulière

 

Vécu n°2 :

Je suis le dernier d’une fratrie de cinq enfants et je sais que je n’étais pas un enfant désiré. J’ai toujours été un vilain petit canard, je n’avais pas de place et il fallait que je me batte avec mes frères et sœurs pour pouvoir satisfaire mes besoins élémentaires.

Réaction n°2 :

Selon le degré d’évolution de ma blessure, je peux réagir de plusieurs manières :

  • vivre une émotion de colère intense vis-à-vis de mes collègues et faire un scandale (éventuellement sur le thème du manque d’organisation inacceptable qui règne dans cette entreprise et qui se manifeste même dans les moindres détails)

  • vivre un sentiment d’amertume, de tristesse infinie qui fait que je me sauve discrètement et vais noyer mon chagrin… dans l’alcool… ou le chocolat !

 

Pour résumer, les émotions pointent du doigt toutes les blessures non guéries que nous avons accumulées durant notre vie. C’est par un travail d’observation de nos réactions émotionnelles que nous pouvons faire le premier pas sur le chemin de la guérison.

 

Les émotions, c’est la Vie !

L’être humain dispose d’un registre émotionnel extrêmement complexe et varié, le vocabulaire émotionnel, est très riche et ce dans toutes les civilisations et à toutes les époques. Sans émotions, nos échanges seraient fades. Ce sont les émotions qui remplissent notre vie et qui sont des moteurs de changements et de transformations.

Allégoriquement, on représente souvent l’être humain comme un attelage, la cariole correspond au corps physique, le mental au cocher, l’être intérieur au passager et les émotions au cheval qui entraîne le tout !

4      Les différents types d’émotions

Il est possible de distinguer 4 types d’émotions :

 

Les émotions simples

Ce sont celles qui sont simples à ressentir et à identifier.

Ce sont des émotions primaires qui sont en relation avec nos besoins fondamentaux d’organismes vivants.

Quand nos besoins primaires ne sont pas satisfaits, nous allons ressentir ces émotions simples qu’elles soient positives soit négatives.

 

Si un besoin fondamental est satisfait, nous allons ressentir l’émotion simple positive correspondante : exemple : attendrissement, contentement, désir, plaisir, affection, tendresse, ravissement, jouissance…

 

Si un besoin fondamental n’est pas satisfait, cela veut dire qu’il y a un obstacle à cette satisfaction et nous allons ressentir l’émotion simple négative correspondante : exemple : mécontentement, impatience, ennui, tristesse, nostalgie, peur, colère, haine …

 

Exemples :

  •  : J’ai raté mon train et j’en veux à la personne qui m’a piqué mon taxi sous mon nez :

 

  • Affection, reconnaissance : J’ai une immense affection pour cet enfant. Il me rend heureux parce qu’il me donne le sentiment d’être utile et aimée :

 

  •  : J’en veux à la collègue de mon mari avec laquelle il a l’air de se sentir si bien : c’est elle la responsable de la détérioration de ma relation de couple

 

Les émotions mixtes

 

Elles ont l’apparence d’émotions, elles sont en fait un amalgame d’émotions et de subterfuges que nous utilisons pour nous voiler ce que nous éprouvons réellement.

 

Une émotion mixte c’est une ou des émotions simples plus un écran de fumée mental

 

Généralement nous nous trompons d’abord nous-mêmes et éventuellement nous trompons les autres.

 

La reine des émotions mixtes est la culpabilité

Exemple d’autres émotions mixtes :

La jalousie, la jalousie amoureuse, le mépris, la pitié, l’écœurement, le dégoût, la honte, la rage, la rancune, la révolte.

 

Les contre-émotions (refoulement)

 

Ce sont des émotions qui se traduisent par des états de malaise, de mal-être. Cela est dû au fait que les émotions simples à l’origine de ces mal-être ont été repoussées, refoulées entièrement (censure, étouffement) ou partiellement (minimisation, détournement).

 

La reine des contre-émotions est l’angoisse. L’angoisse est une peur sans cause connue accompagnée d’inconfort physique (état de panique, gorge serrée, boule dans le ventre). L’angoisse, en amenant la personne à fuir les situations qui la provoque amène à la création de phobies.

L’angoisse peut produire des douleurs purement physiques :douleurs dans le dos , migraines, fébrilité, contracture des mâchoires etc …

 

Les mêmes symptômes physiques peuvent s’installer lorsqu’on s’efforce, non pas de repousser ce qui est ressenti, mais d’en éviter l’expression en les contenant. Le bégaiement en est l’illustration la plus spectaculaire.

 

Tous ces exemples montrent combien il est important de décoder nos réactions si nous souhaitons les dépasser et prendre contact avec les émotions elles-mêmes : si nous ne le faisons pas, nous risquons de nous créer indirectement beaucoup plus de souffrances que la confrontation avec la situation telle qu’elle est tout simplement.

 

Quelques contre-émotions :

Agitation, anxiété, boule dans la gorge, tremblements, tics nerveux, céphalée de tension, évanouissement, fatigue, fébrilité, gêne, malaise, nausée, nervosité, panique, phobie, rougissement, stress, transpiration excessive, tremblement….

 

 

Les pseudo-émotions

 

Nous confondons souvent nos émotions avec les situations auxquelles elles sont liées. Nous prenons aussi souvent des états d’âme, des états de fait, des images, des attitudes, des évaluations pour des émotions:

 

Des états d’âme  (ou humeur):

Je suis calme, serein, confus, déprimé, vide : il s’agit d’état passager et non pas d’émotion. Ces états sont souvent teintés d’émotions : je peux ainsi être déprimé et triste ou bien déprimé et amer…

La différence entre état et émotion est que l’état peut perdurer une journée ou quelques heures alors que l’émotion fluctue…L’état peut être provoqué par des rêves, des associations, des conflits intérieurs, il peut s’agir aussi d’un état ayant des causes physiologique (irritabilité à l’approche des règles…)

 

Des états de fait :

Etre rejeté, se retrouver seul sont des états de fait. Ils peuvent être vécus de manières diverses : tout dépend de l’histoire de la personne, de ses blessures provenant du passé ou de ses habitudes ou encore de sa personnalité.

Par exemple, quelqu’un qui est habitué à vivre constamment avec du monde autour de lui, peut, s’il se retrouve seul, se sentir en état de manque.

A des moments différents de sa vie, une même personne peut très bien réagir différemment dans une même situation.

 

Des images :

Nous employons très souvent des images, des métaphores pour traduire ce que nous ressentons : je me sens « petit », « étouffé », « écrasé », « nul »

Ce sont des approximations de sentiments qui nous évitent parfois de faire l’effort de préciser ce que nous ressentons…

 

Des attitudes, des tempéraments :

Nous confondons souvent des attitudes ou des tempéraments avec des émotions : être curieux, ouvert, chaleureux, froid sont des façons d’être. Ce sont des traits de personnalité. Il s’agit de prédisposition à agir et à se comporter de telle ou telle manière.

 

Souvent nous créditons une personne d’un état émotionnel alors que c’est juste un trait de sa personnalité : une personne froide va pouvoir être identifiée comme triste alors que ce n’est pas le cas.

Il s’agit d’une projection : nous pensons que cette personne est triste car si nous, nous étions tristes, nous comporterions de cette manière.

 

Des évaluations :

Il y a souvent confusion entre jugement/condamnation et émotion :

Il est faux de dire : « Je me sens stupide/nul/ridicule », il serait plus juste de dire « Je me trouve stupide/nul/ridicule  » et encore plus juste de dire « je me juge stupide/nul/ridicule  »

Car une émotion se ressent et il n’y a pas d’émotion correspondant à la stupidité…

 

Il convient d’aller plus loin pour débusquer l’émotion sous-jacente, par exemple, le « je me sens stupide » est en effet un sentiment de honte devant une personne ou de mésestime de soi car j’ai dit quelque chose de stupide devant elle !

 

« Je me sens ridicule » traduit souvent un sentiment d’embarras.

 

Quelques exemples :

Sentiment d’abandon, admiration, sentiment d’être blessé, la déception, découragement, être déprimé, désespoir, l’estime, frustration, l’humiliation, l’impuissance, l’indifférence, l’inquiétude, la manipulation, le regret, le rejet, la solitude, la timidité, la trahison, la violence, être distant, l’embarras

 

 

Conclusion :

Les mots, les expressions ne traduisent qu’imparfaitement ce que nous vivons intérieurement. Pour que notre expérience émotionnelle évolue, il est nécessaire qu’elle prenne forme dans notre conscience. C’est en analysant ce qui se passe en nous (c’est le travail de l’observateur) et en nommant avec précision au moment où l’émotion émerge en nous que nous permettons au processus de compréhension de notre vie de s’enclencher.

Exemples

1.1          LA COLÈRE  (une émotion simple)

 

EXEMPLES

  1. J'en veux à mon patron d'ignorer notre accord sur mon augmentation salariale.

  2. Je suis furieuse contre mon fils qui veut arrêter sa formation.

  3. C'est le troisième problème que j'ai avec mon ordinateur aujourd'hui. Je suis hors de moi !

 

QU'EST-CE QUE LA COLÈRE ?

La colère est une émotion simple qui traduit l'insatisfaction. Elle se manifeste à l'égard de ce que nous identifions, à tort ou à raison, comme étant responsable de notre frustration. Nous éprouvons donc de la colère envers ce qui fait obstacle à notre satisfaction. C'est sur ce dernier point que la colère se différencie fondamentalement de la tristesse (qui traduit aussi une frustration). Dans la tristesse, nous sommes en contact direct avec le manque, alors que dans la colère nous réagissons à ce qui cause la frustration.

Nous éprouvons fréquemment de la colère, car la vie quotidienne nous réserve de multiples occasions d'insatisfaction. De plus, certaines insatisfactions perdurent parce que nous négligeons de nous en occuper adéquatement.

La colère varie en nature et en intensité. Pour ne nommer que quelques-unes de ses manifestations, disons que le mécontentement et l'irritation se situent à une extrémité, alors que l'exaspération et la fureur sont à l'autre.

 

Divers types d'insatisfactions s'expriment par une gamme d'émotions relevant de la colère. L'impuissance à se soustraire à une situation non désirée provoque la rage. La révolte est spécifique aux situations où l'on perçoit une injustice. Plusieurs expériences émotives traduisant de la colère sont composites, comme le mépris, la jalousie, la déception, la rancune.

 

À QUOI SERT LA COLÈRE ?

 

Les organismes vivants cherchent à maintenir l'équilibre nécessaire pour conserver un degré optimal de vitalité et de croissance. Leur processus d'adaptation fonctionne continuellement pour veiller à cet équilibre. Chez l'homme, les émotions jouent, sur le plan psychique, un rôle d'informateur, spécifiquement pour ce qui concerne le degré de satisfaction des besoins.

 

La colère surgit lorsque l'équilibre est rompu dans un aspect de notre vie. Le déséquilibre prend la forme générale d'une insatisfaction. Celle-ci peut signifier qu'un besoin est insatisfait, qu'un désir n'est pas comblé, qu'une attente est restée sans réponse. Peut-être même s'agit-il d'un caprice. La colère porte un double messages: elle signale à la fois l'insatisfaction et ce que nous considérons comme faisant obstacle à notre bien-être. La colère, en effet, est toujours vécue à l'égard de quelqu'un, qui peut être nous-même, ou de quelque chose. Nous en voulons «à» X de nous faire vivre telle chose, de nous empêcher de…

 

La colère mobilise l'organisme en entier. L'esprit est concentré sur le problème (plus particulièrement sur l'obstacle). Des réactions physiologiques sont déclenchées ; elles sont particulièrement visibles lorsque la colère est intense. L'expression «la moutarde me monte au nez» traduit bien la sensation physique que produit le début de la mobilisation physiologique qui nous prépare à «l'attaque». Nous sommes maintenant prêts à nous défendre, à conquérir ce qui nous apportera la satisfaction désirée. Le rôle essentiel de la colère est de nous fournir l'énergie nécessaire pour vaincre l'obstacle qui se dresse devant nous.

Comme toutes les émotions, la colère est une saine manifestation d'insatisfaction. Mais la façon dont nous la vivons peut parfois poser des problèmes. Tant qu'elle se développe selon le processus vital d'adaptation, elle conduit à une action « appropriée». Mais lorsque nous agissons impulsivement, en sautant des étapes du processus, les problèmes apparaissent (par exemple, en passant de l'émergence de la colère à l'action). Dans ce cas, l'action ne peut pas être « unifiante » comme le veut le processus vital d'adaptation. Elle est au contraire inutile ou nuisible.

 

 

LES ERREURS TYPIQUES RELIÉES À LA COLÈRE

 

Pour vivre sainement notre colère, nous devons d'abord nous considérer comme étant le principal responsable de notre vie. Dans ce cas, nos colères seront plus productives parce que nous serons rarement confrontés à l'impuissance. Si nous estimons au contraire être à la merci des autres (ou de la vie) nous serons naturellement portés à les accuser de nos frustrations. Dans ce cas, le cortège des stratégies pour déplacer les obstacles peut devenir infini, car la plupart d'entre elles s'avéreront stériles ou malsaines.

 

Il est aussi faux d'affirmer que la colère est « mauvaise conseillère », ou encore qu'elle provoque l'emportement. Ce sont plutôt les blocages dans le processus émotionnel ou les erreurs dans l'attribution des responsabilités qui expliquent nos faux pas. Ainsi, sauter une étape du processus émotionnel déclenché par ma colère m'empêche d'agir en respectant tout ce qui importe. Si je ne prends pas la peine de ressentir ma colère dans son intégralité, de comprendre « comment et combien» je suis affecté, je ne trouverai pas le moyen d'aller au bout de mon expérience. Négliger une ou plusieurs étapes du processus m'empêchera également de savoir si ma colère est défensive ou fondée : sert-elle à camoufler ma tristesse ? ou est-ce que j'attaque au lieu de reconnaître que j'ai tort ? etc.

 

Si, par ailleurs, j'ai tendance à faire porter aux autres la responsabilité de ma satisfaction, ma colère portera souvent sur des cibles impropres. Dans ce cas, je risque de stagner dans mes insatisfactions, car les personnes faussement accusées ne collaboreront pas. Je risque ainsi de porter indéfiniment un certain nombre de griefs qui empoisonneront ma vie et celle de mes proches.

 

Dévier de l'objectif de satisfaction

Dans le premier exemple, mon patron est la source de mon mécontentement, car il ne respecte pas une entente prise d'un commun accord. Au moment où je le réalise, ce n'est toutefois plus l'augmentation de salaire qui est en jeu, mais son respect à mon égard. Mon objectif est donc d'obtenir de lui le respect que je souhaite. Si je n'y parviens pas, mon nouvel objectif pourra consister à agir afin de me respecter moi-même.

 

Dans cette perspective, lui exprimer mes sentiments actuels pourrait constituer une solution satisfaisante. Limiter mon implication dans le travail est une autre solution envisageable. Enfin, il se pourrait que la meilleure solution pour moi consiste à entreprendre des démarches pour quitter cet emploi. Si, au lieu des choix précédents je décide de «faire payer» mon patron en adoptant une attitude boudeuse ou en négligeant mon travail, je n'aurai jamais la satisfaction d'être respecté et je perdrai probablement une partie de mon estime de moi. Le problème ne pourra qu'empirer.

 

En vouloir à la vie !

La vie nous confronte à des problèmes divers. Pour assurer notre satisfaction et notre confort, nous devons les régler. Dans cette perspective, m'en prendre à l'ordinateur est sans issue du point de vue de ma satisfaction (je ne peux tout de même pas attendre de lui qu'il égaie ma journée !). Je puis bien tenter de me soulager en l'accusant de tous les maux, mais si j'entreprends de le détruire, il est clair que je concentre mon énergie sur une mauvaise cible. Il en sera de même si je déverse ma frustration sur mes enfants ou sur mon chien, car je sais bien, au fond de moi, qu'ils n'y sont pour rien. Je me sentirai donc coupable en plus de faire un accroc à mon estime.

 

J'ai sans doute plus de chances d'être vraiment satisfait si j'accepte de consacrer le temps qu'il faut à la réparation de la machine. Je pourrais par exemple appeler un technicien et redéfinir mes priorités en fonction du problème. J'en sortirai sans doute plus satisfait que si je pleurais toute la journée sur mon sort. Quant à ma frustration, si je dois l'exprimer (ça libère et c'est parfois nécessaire), que je le fasse sans nuire à quiconque : pourquoi pas un bon rugissement, un juron intense, un coup au canapé ?!

 

Viser la mauvaise cible

Il n'est pas toujours facile de faire face à la personne ou à la situation qui nous cause une frustration. Et souvent, faire ce qu'il convient pour trouver la satisfaction désirée est exigeant. Il n'est donc pas rare qu'au lieu de nous confronter à ces difficultés, nous nous en prenions à un tiers pour déverser notre colère. Un grand sentiment d'injustice s'installe alors chez celui qui est ainsi utilisé. C'est là une des manières grâce auxquelles on parvient à empoisonner une relation...

QUE FAIRE AVEC LA COLÈRE ?

Comme c'est le cas pour toute émotion, si je m'efforce de vivre complètement ma colère, je comprendrai l'importance de ma frustration et je serai en mesure d'identifier le pouvoir réel que j'ai sur ma satisfaction. Je pourrai ainsi me mobiliser efficacement et parvenir à une solution.

 

EXEMPLE 1

Malgré mes multiples tentatives pour obtenir qu'il me dise au moins s'il a changé d'idée, mon patron ne répond pas. Je ne veux pas laisser tomber, car il s'agit pour moi d'une question de principe : un accord est un accord à moins que nous en prenions un autre qui nous convienne tout autant à tous deux. Je choisis donc de continuer de lui demander une réponse, en précisant en quoi cela est important pour moi. S'il s'obstine à éviter la question, j'amorcerai des démarches pour changer d'emploi. Et si je trouve un emploi qui m'intéresse, je quitterai celui-ci.

 

EXEMPLE 2

Ressentir ma colère m'a permis de comprendre que j'évalue la décision de mon fils à la lumière des rêves que j'ai pour lui. Je ferai donc tout ce que je peux pour le convaincre de son erreur « à mes yeux» et j'essaierai de consentir à le laisser vivre sa vie. Peut-être même que les rêves que j'ai pour lui traduisent des besoins qui me sont personnels ? Je pourrai alors employer l'énergie que je déployais inutilement à m'inquiéter de lui pour réaliser mes propres rêves.

 

VARIATIONS SUR LE THÈME DE L'INSATISFACTION-COLÈRE

L'agressivité est synonyme de colère. Mais elle désigne aussi l'énergie mise au service de la satisfaction.

Le mécontentement est une émotion simple indiquant l'insatisfaction.

La déception* désigne un mécontentement éprouvé lorsqu’une attente n'est pas comblée.

L'agacement s'apparente à un léger mécontentement dû à un dérangement, à une contrariété.

L'irritation est une colère de faible intensité, mais plus forte que l'agacement.

L'écœurement* traduit une colère signalant qu'on en a assez, voire trop.

L'indignation* est une forme de révolte déclenchée par une action qui heurte gravement nos valeurs.

L'exaspération est le signe que nous sommes à la limite de ce que nous pouvons supporter. C'est un mélange de colère et d'énervement.

 

La détestation est synonyme d'aversion.

Abhorrer, c'est avoir en horreur. Ce sentiment traduit une haine particulièrement forte avec souvent une notion de dégoût.

Fulminer signifie exploser d'une colère intense.

La fureur désigne aussi une colère très intense.

On peut citer également : la frustration* l'impatience*, la jalousie*, la haine*, la rage*, la révolte*, la violence*, le dégoût* et la pitié*.

 

LA VISION SPIRITUELLE DE LA COLERE :

Nous sommes divins ! mais du fait que nous sommes incarnés, nous vivons tous un sentiment permanent de séparation d’avec le divin. Selon les individus, ce sentiment peut être soit clairement vécu comme tel soit vécu de manière inconsciente.

Il existe essentiellement 3 attitudes par rapport à cette séparation (vision de l’ennéagramme):

  • Je veux retrouver le divin dans ma vie : je suis en demande d’amour permanent

  • Je suis terrorisé en permanence : je vis la peur

  • J’en veux à Dieu de la situation : la colère.

 

La colère est donc liée au refus de l’incarnation et au fait de rendre responsable Dieu de vivre cette expérience. Cette colère est dirigée tout azimut et concerne tous les aspects de l’incarnation :

  • Les quand ils ne nous donnent pas ce que l’on souhaite ou quand ils ne se comportent pas comme nous pensons qu’ils le devraient : « le gouvernement vient de réduire la vitesse sur les routes à 80 km/h : »

  • La quand elle ne se plie pas à nos désidératas : « satané crayon qui se cache sous le buffet ! ».

  • quand on n’arrive pas à faire ce que l’on voudrait : « quel imbécile, je suis ! ».

 

La colère se traduit par

  • la non-acceptation absolue du Monde tel qu’il est.

  • la volonté permanente de changer le Monde par la violence.

 

1.2         LA PEUR (une émotion simple)

 

EXPÉRIENCES CONNEXES

La crainte, l'effroi, l'épouvante, la frayeur, la terreur, l'appréhension, le trac, l'anxiété, l'inquiétude, la panique, la phobie.

 

DES EXEMPLES

 

1.       Au volant, tout à coup, j'ai peur d'être heurté par une automobile dont le chauffeur semble avoir perdu le contrôle.

2.       J'ai peur d'être emporté par une vague et de me noyer.

3.       J'ai peur que mon amoureux me quitte si j'exprime ma colère.

 

 

QU'EST-CE QUE LA PEUR?

 

La peur est une émotion d'anticipation. Elle informe l'organisme d'un danger potentiel. Ce n'est pas ce qui se produit au présent mais ce qui pourrait survenir dans un avenir plus ou moins rapproché (dans quelques secondes, quelques jours) qui représente un danger.

 

 

La peur est subjective

L'évaluation du danger est toujours subjective. La peur, donc, comme toutes les émotions, est subjective. Dans le premier exemple, nous sommes enclin à considérer la peur comme «objective», mais elle ne l'est pas plus que dans les deux autres. Dans la situation décrite, un pilote de voiture de course ne verrait en effet qu'un défi alors que moi je crains la catastrophe. Cette différence d'interprétation repose sur l'inégalité de notre expérience et de nos habiletés en tant que conducteurs.

 

 

La peur est réaliste ou irréaliste

La peur est déclenchée par la perception d'un danger. Cette perception n'est pas forcément réaliste même si celui-ci est vécu comme inéluctable. L'imagination joue un rôle important dans la formation de la perception. L'opération mentale qu'est la perception est constituée de quatre éléments : des faits, des émotions, une production de l'imaginaire et un jugement.

 

Dans le cas de la peur, c'est l'anticipation, c'est-à-dire le fait d'imaginer ce qui pourrait se produire, qui déclenche l'émotion. La peur de se noyer, emporté par une vague déferlante, comme dans le deuxième exemple, apparaît irréaliste à certains. Mais celui qui n'est pas familier avec les vagues ou qui craint l'eau pense que l'éventualité est plausible. Il s'imagine être emporté par le reflux ou encore paniquer si la force de la vague le maintient quelques secondes sous l'eau. Mais l'événement prédit ne se produit pas fatalement. Et en intervenant dans la situation, nous pouvons changer le cours des choses. Ceci est vrai dans le cas d'un accident potentiel. La perception du danger pousse à agir pour éviter que l'accident ne se produise : j'analyse rapidement le mouvement de la voiture sans contrôle, et je conduis mon véhicule de manière à l'éviter.

 

 

Cela est aussi vrai dans les rapports interpersonnels. Je peux craindre, comme dans le troisième exemple, que mon ami ne supporte pas l'expression de mon mécontentement et de ma colère. J'appuie cette prédiction sur des faits qui se produisent régulièrement : il m'en veut et s'éloigne pendant un certain temps chaque fois que je me montre mécontente. Mais je puis changer le cours des choses. Si je considère que mon expression est légitime et non abusive, je peux inviter mon ami à s'interroger sur les raisons qui l'amènent à répudier cette émotion particulière de façon constante. Il est possible qu'avec le temps et son évolution personnelle, je puisse exprimer ce genre d'émotion sans risquer de séparation.

 

Les manifestations physiques de la peur

La peur s'accompagne d'une série de réactions physiques de mobilisation. Lorsque l'organisme perçoit un danger, les glandes surrénales augmentent leur production d'adrénaline. L'organisme se mobilise alors pour la fuite ou la défense : accélération des battements du cœur, augmentation de l'acuité mentale, décomposition des graisses pour fournir plus d'énergie, etc. C'est seulement quand le péril est écarté qu'est ressentie l'intensité des effets physiologiques de la peur. C'est aussi à ce moment-là, lorsque l'attention se relâche, que surviennent les tremblements et que nous prenons complètement conscience de l'ampleur du danger auquel nous avons échappé.

 

 

À QUOI SERT LA PEUR?

 

La peur nous avertit de la présence possible d'un danger. L'information qu'elle fournit nous permet de prendre les mesures propres à nous protéger. À ce titre, elle est précieuse et même indispensable à la vie. Les animaux disposent, eux aussi, de cette émotion protectrice. Cela dit, nous avons toutes sortes de réactions devant la peur. Il arrive que ces réactions soient tout à fait adaptées, mais à d'autres moments, elles peuvent aussi nous handicaper.

 

 

La paralysie

Dans certains cas, la paralysie est une réaction protectrice fort efficace. Si j'assiste à un cambriolage à main armée, il est sans doute préférable que je me fasse oublier plutôt que je tente de m'échapper ou de crier de peur. Mais face à un danger sur la route, il est généralement plus efficace de tenter de l'éviter que d'attendre passivement.

 

 

L'évitement

Il est tentant d'éviter tout ce qui nous fait peur sans discrimination. En vivant ainsi, toutefois, nous nous aménageons une existence qui deviendra de plus en plus restreinte. Pour gagner de la liberté, il est au contraire nécessaire d'apprivoiser nos peurs.

 

Jusqu'à quel point et sur lesquelles de nos peurs nous choisirons d'investir sont des décisions que nous devons prendre en fonction de ce qui nous importe. Certains mettront beaucoup d'énergie à vaincre leur peur des hauteurs parce que la montagne les attire, mais ils ne relèveront jamais le défi de donner une allocution ou de se produire devant les médias, parce que ce défi leur semble démesuré ou parce que ces activités ne présentent aucun intérêt à leurs yeux. L'important est d'évaluer le prix que nous paierons pour apprivoiser notre peur, comparativement à celui qu'il nous en coûtera de l'éviter.

 

La négation du danger

À l'opposé de l'évitement se trouvent les comportements dits « contre-phobiques » : la personne fonce, tête baissée, apparemment insensible au danger. Elle aborde le danger en le minimisant ou en ne le considérant pas comme réel. Une telle attitude amène ces personnes à se lancer dans des aventures qui sont nettement au-delà de leurs forces ou encore à négliger de prendre les précautions nécessaires pour minimiser les dangers.

 

 

 

QUE FAIRE AVEC LA PEUR?

 

Il faut d'abord être toujours réceptif à l'information fournie par la peur, car c'est notre instinct de protection qui s'exprime à travers elle. L'instinct de protection est une manifestation de la force vitale qui pousse les êtres vivants à maximiser leur vie .

Il importe ensuite de vérifier s'il existe un danger réel. En effet, la peur est un avertissement que nous fournit l'évaluation d'une situation. Nous devons donc nous assurer de la justesse de notre perception afin de pouvoir nous prémunir contre le danger en cas de besoin.

Dans le premier exemple, dès que la peur m'avertit d'un péril potentiel, j'effectue une vérification ultrarapide : j'observe la trajectoire de la voiture, j’apprécie sa vitesse j’en déduis qu'elle peut prendre telle direction, se comporter de telle façon, j'évalue ma position par rapport à celle-ci, celle des autres voitures, etc. C'est à la suite de ces opérations mentales que je prends les dispositions pour éviter ou minimiser l'accident.

 

Dans le deuxième exemple, c'est seulement en affrontant la vague que je serai en mesure d'estimer le risque que j'encours. Certains me conseilleront de m'aventurer en m'assurant qu'il n'y a pas de danger réel de noyade. Il est fort probable que je sois de leur avis sans que cela diminue ma peur. Il faudra donc que je me mette à l'épreuve en situation pour identifier quels sont les dangers réels en ce qui me concerne.

 

Selon l'importance de ma peur, je procéderai progressivement ou je me lancerai dans l'aventure.

 

Dans le troisième exemple, la peur que mon ami m’abandonne repose sur des indices d'insatisfaction que je perçois déjà. Il peut s'agir de l'insatisfaction de mon ami ou encore de la mienne que je lui attribue sans m'en rendre compte. C'est en examinant ces insatisfactions que je me ferai une idée réaliste de leur impact sur notre relation. C'est de cette façon que la peur de le perdre m'aura été utile : je serai en mesure d'envisager les changements qui s'imposent dans notre relation.

 

Enfin, il faut apprivoiser l'objet de la peur. Il arrive que la peur fasse obstacle à nos objectifs ou à notre épanouissement personnel. Avoir peur des femmes qui sont belles ou qui réussissent professionnellement peut empêcher un homme de développer une relation amoureuse qui soit stimulante et enrichissante pour lui. Avoir peur des hautes vagues me limite dans mon évolution de véliplanchiste.

 

Ces constatations nous fournissent habituellement la motivation nécessaire pour nous attaquer au problème. Quant à l'apprivoisement, par définition, il se fait par étapes. Il s'agit de graduer le contact avec ce qui fait peur et de persévérer.

VARIATIONS SUR LE THÈME ANTICIPATION-PEUR

 

L'insécurité (pseudo-émotion) est un état dans lequel nous nous croyons en danger. Elle peut être vécue sur différents plans de l'existence : affectif, intellectuel, matériel, professionnel. Elle peut porter sur divers sujets : nos habiletés, nos connaissances. Du point de vue psychique, l'insécurité est synonyme de manque de confiance.

 

Si nous avons le sentiment que nous ne sommes pas réellement désirable, nous pouvons manquer de sécurité (ou de confiance en nous) dans nos relations amoureuses. Dans ce cas, nous risquons toujours d'être ignoré ou rejeté par les êtres qui nous attirent. Nous pouvons manquer de sécurité sur le plan matériel, parce que nous ne sommes pas protégés contre les imprévus. Dans ce cas, l'insécurité peut être latente ou se manifester lorsque survient un événement potentiellement précurseur du danger (maladie, perte d'emploi).

 

Nous pouvons manquer de sécurité quand il s'agit de nous exprimer et que nous sommes peu sûr d'être capable de rendre nos sentiments avec justesse ou d'affronter notre interlocuteur. Dans cette situation, nous serons craintifs.

 

L'insécurité consiste donc en un manque d'assurance qui manifeste par des peurs. Lorsqu'elle concerne nos capacités, c’est la peur d'échouer qui est en cause. Lorsque l'insécurité est en rapport avec un facteur extérieur, c'est de la peur d'un danger qu'il s'agit.

 

L'appréhension est une peur de faible intensité.

La crainte désigne aussi une peur de faible intensité.

Le trac (émotion mixte) est le mélange de peur et d'excitation qui est ressenti avant une prestation : l'excitation à l'idée d’offrir une performance que nous voulons réussie, et la peur d'échouer. Le trac se dissipe lorsque le contact avec l'auditoire est établi avec satisfaction et que nous sommes rassurés par les réactions de celui-ci quant à la qualité de notre performance.

 

 

La frayeur traduit une peur très intense dont la durée est habituellement brève.

L'effroi est une frayeur mêlée d'horreur.

L'épouvante consiste en une peur violente et soudaine suscitée par quelque chose d'extraordinaire et de menaçant.

La terreur est une peur extrême qui tend à provoquer l'immobilité. Le danger perçu est si énorme que nous avons l'impression de ne pouvoir prendre aucune initiative. Les régimes de terreur, par exemple, comptent sur le fait que les gens n'oseront agir de peur de représailles. Les terroristes réussissent ainsi à manipuler la population par des menaces terrifiantes.

 

L'affolement est un comportement d'agitation. Déclenché par une peur d'intensité forte ou faible, l'affolement se nourrit habituellement lui-même (comme la panique), parce que nous avons perdu partiellement contact avec ce qui l'a déclenché.

 

L'inquiétude*, l'anxiété*, l'angoisse*, la panique*, la peur-panique* et la phobie* sont des réactions qui surviennent lorsque nous repoussons des émotions ou écartons des préoccupations que nous appréhendons.

 

LA VISION SPIRITUELLE DE LA PEUR :

Nous sommes divins ! Mais du fait que nous sommes incarnés, nous vivons tous un sentiment permanent de séparation d’avec le divin. Selon les individus, ce sentiment peut être soit clairement vécu comme tel soit vécu de manière inconsciente.

Il existe essentiellement 3 attitudes par rapport à cette séparation (vision de l’ennéagramme):

  • Je veux retrouver le divin dans ma vie : je suis en demande d’amour permanent

  • J’en veux à Dieu de la situation : je vis la colère.

  • Je suis terrorisé en permanence : je vis la peur

 

La peur est donc liée au fait de souffrir en permanence, de se sentir petit, misérable et impuissant. Tout peut représenter un danger pour moi car Dieu n’est pas là pour m’aider, me soutenir, me guider.

C’est seulement dans les situations que je contrôle parce que je les déjà expérimentées de nombreuses fois, que je me sens un peu mieux. Dans tous les autres cas, je suis dans la peur, voire la panique.

 

Comme je me crois séparé de Dieu, je m’identifie uniquement à ce que je connais de moi-même : mon corps physique, émotionnel et mental. J’ai ainsi coupé ma relation au divin, je dois me débrouiller seul !

 

Je ne peux donc faire confiance ni à Dieu ni à la Vie. La peur est dirigée tout azimut et concerne tous les aspects de ma vie :

  • Les  : ils représentent un danger permanent, comment vont-ils réagir à mes actes, à mes propos ?

  • La  : peur des accidents, des manques.

  •  : peur de ne pas être à la hauteur, de me mettre en danger, de me blesser.

 

La peur se traduit par:

  • Une tendance à vouloir tout contrôler et donc une propension à donner trop de place à mon mental.

  • Un renfermement sur soi et un refus d’évoluer par peur du nouveau, de l’inconnu.

1.1         LA JALOUSIE AMOUREUSE (une émotion mixte)

DES EXEMPLES

 

1.       Je suis jalouse si mon amoureux trouve une autre femme attirante.

2.       Je ne puis supporter l'idée qu'un autre homme regarde ma femme. Je suis très jaloux.

3.       Je suis jalouse au point de surveiller les allées et venues de mon mari.

4.       Je suis jaloux lorsqu'il a un plaisir, quel qu'il soit, sans moi. Je sais que c'est fou, mais j'aimerais être le seul à pouvoir le combler.

5.       J'éprouve de la jalousie à l'égard du conjoint de mon ex-femme. Mon fils l'aime trop !

 

QU'EST-CE QUE LA JALOUSIE AMOUREUSE?

 

La jalousie amoureuse est un sentiment différent de la jalousie-envie. Elle consiste en un mélange de peur et de colère engendré par l'insécurité.

 

L'insécurité porte parfois sur notre propre valeur, parfois sur notre valeur pour l'autre. À certains moments, elle est justifiée, à d'autres, non.

 

La jalousie amoureuse réside dans la peur de voir notre place ravie par un autre dans le cœur de l'être aimé. Il peut s'agir de la place que nous avons réellement et que nous craignons de perdre, mais il s'agit souvent de celle qu'on nous n'avons pas vraiment même si nous n'aimons pas trop nous l'avouer. Si nous éprouvons de la colère à l'égard de celui qui suscite notre jalousie, c'est parce qu'il nous met dans l'insécurité : à cause de lui, nous craignons de perdre ce dont nous jouissons ou d'être privé de ce dont nous voudrions jouir. Nous redoutons donc de voir notre besoin affectif frustré.

 

 

À QUOI SERT LA JALOUSIE AMOUREUSE?

 

Sur un premier plan, la jalousie amoureuse trahit ma peur de perdre un bénéfice important que me procure ma relation avec l'autre. L'attirance que mon ami éprouve pour une autre femme, comme dans l'exemple 1, devient une menace : j'ai peur de perdre ma place privilégiée auprès de lui, ou encore, j'en veux à la personne qui me semble obtenir cette place.

 

Sur un autre plan, la jalousie amoureuse révèle ma propre insécurité par rapport à ma capacité de séduction. Il est possible, en effet, que j'entretienne l'idée que je suis la seule femme qui l'attire pour renforcer artificiellement ma sécurité quant à mon pouvoir de séduction. Si c'est le cas, je suis menacée dès que je constate que ce n'est pas la réalité.

 

L'exemple 2 révèle la même chose mais en plus fort: Je deviens furieux lorsqu'un homme regarde ma femme parce qu'il y a un danger à mes yeux. Il est possible, en effet, que le regard d'un autre homme plaise à ma femme. Or, à mes yeux, il est impensable de tenter de rivaliser, car je ne me sens pas à la hauteur. En fait, je ne me sens pas «digne» de l'amour de ma femme, mais je ne veux pas qu'elle s'en aperçoive.

 

C'est aussi l'insécurité qui me pousse à agir de cette manière. Il en est ainsi dans l'exemple 3 : Je ne suis pas convaincue d'être profondément aimable et j'imagine que mon mari a envie d'une personne plus intéressante que moi. Comme toute émotion, la jalousie permet de cerner des besoins importants. À tort ou à raison, je crains qu'ils ne soient frustrés.

 

Dans l'exemple 4, mon désir irrationnel pourrait bien être la manifestation de l'importance que je souhaite avoir aux yeux de celui que j'aime. En effet, est-il possible de se sentir plus unique et indispensable que lorsqu'on croit être la source de tous les plaisirs d'un autre?

 

Je sais que mon fantasme est impossible à réaliser, mais je découvre, grâce à mes réactions de jalousie, combien cet homme est important pour moi et combien je tiens à l'être pour lui.

 

Le dernier exemple concerne l'amour de mon enfant, un amour qui me nourrit profondément. Or, je crains de le perdre si mon fils voue un amour semblable au conjoint de sa mère (mon ex-épouse). Si, par exemple, sa dépendance envers moi donne du sens à ma vie, il est normal que je craigne de perdre ma place privilégiée. Il est facile d'imaginer que son attachement à une autre figure paternelle l'éloignera de moi. C'est un saut qu'un cœur aimant fait facilement.

 

La jalousie n'est pas malsaine en elle-même. C'est ce que nous faisons à partir d'elle qui peut l'être. Il arrive que nous nous empoisonnions la vie avec elle. Il arrive aussi qu'elle prenne des formes pathologiques, entraînant des gestes destructeurs. Lorsqu'elle est très intense et génère beaucoup d'agressivité, c'est le signe que les besoins en cause sont très importants et l'insécurité très grande.

 

Quelle que soit l'intensité de la jalousie, nous avons intérêt à identifier ce qu'elle cache : à la fois l'importance de l'autre, et les frustrations affectives qui l'alimentent. Cela est d'autant plus nécessaire que les personnes qui éprouvent de la jalousie sont portées à rendre les autres responsables. Elles s'empêchent ainsi de régler le problème à la source.

 

QUE FAIRE AVEC LA JALOUSIE AMOUREUSE?

 

Pour me défaire de la jalousie, il faut régler le problème à la base et, pour ce faire, répondre d'abord à quelques questions :

 

Le manque de confiance en soi

Est-ce par manque de confiance que je me sens menacée lorsque mon ami est attiré par une autre? Si tel est le cas, l'empêcher d'apprécier une autre que moi n'est pas une solution. Loin de là. C'est plutôt le début d'une série de problèmes, car il est impossible pour un humain de n'apprécier qu'une seule personne, de ne désirer qu'une seule personne.

 

Celui qui tente d'y parvenir devra se «murer» pour ce faire. Mais il n'y arrivera qu'en se neutralisant sur le plan émotionnel, ce qui aura des conséquences catastrophiques pour le reste de sa vie émotive et pour sa vie sexuelle. La solution réside plutôt dans le développement de ma confiance en moi . Il s'agit évidemment d'une entreprise à moyen terme, qui ne m'empêchera pas, pendant un certain temps, d'être troublée par le regard que mon ami posera sur d'autres.

Mais je pourrai alors lui parler de mon insécurité plutôt que de ce qu'il fait. Notre relation aura ainsi moins de chance d'être envenimée par mon insécurité parce que chaque manifestation de ma jalousie sera une occasion d'évolution personnelle empruntant deux voies : reconnaître mon désir d'être la femme qu'il préfère, et lui manifester la valeur que je lui accorde en lui exprimant cela. Ce n'est pas une entreprise qui se fait sans douleur, mais elle vaut le coup.

 

 

Des problèmes réels dans notre relation ?

Ma jalousie prend-elle sa source dans un problème réel de relation? Mon fils est-il heureux avec moi ou l'est-il davantage avec le mari de sa mère? Ai-je l'importance que je désir e avoir pour mon conjoint? Si mon fils est moins heureux avec moi, je devrai me demander pourquoi et tenter de remédier au problème, si toutefois je le souhaite. Si je n'ai pas l'importance que je désirerais avoir pour mon conjoint, je devrai en chercher la raison; et si la solution relève de moi, j'aurai à me mobiliser pour gagner la place que je désire.

 

LA VISION SPIRITUELLE DE LA JALOUSIE AMOUREUSE:

La jalousie amoureuse s’appuie sur une trois croyances erronées :

  • C’est moi qui devrait assurer ma sécurité

  • Je suis incapable de le faire

  • Je confie ma sécurité à une tierce personne.

La vérité est que le divin, à travers son plan met en place ce qu’il y a de mieux pour moi et me guidera pour avancer sur le meilleur chemin pour moi dans la mesure où je suis dans la confiance et l’écoute. C’est une illusion de penser qu’une tierce personne peut remplacer le divin, c’est lui faire porter une responsabilité qui n’est pas d’ordre humain : désordre et souffrances sont au rendez-vous pour tous.

1.2         LE STRESS (une contre-émotion)

DES EXEMPLES

 

1. Je me sens stressé.

2. Mes difficultés financières me causent énormément de stress.

 

QU'EST-CE QUE LE STRESS ?

 

Le stress est un terme général qui sert à désigner la réaction d'un organisme vivant à une agression, ou à l'agent ou aux facteurs qui sont à l'origine de cette agression. Par réaction de l'organisme, on entend la mobilisation physiologique et/ou psychique. Par facteur de stress, on désigne généralement une action violente exercée sur l'organisme (bruit intense, immersion dans l'eau chaude, grand choc émotionnel, vive contrariété).

Il est normal de connaître le stress. Celui-ci ne pose d'ailleurs aucun problème si l'organisme peut retrouver son équilibre dans un laps de temps raisonnable. Au contraire, il peut être bénéfique. Mais si le stress est vécu à répétition, ou s'il est mal géré, les mécanismes de rétroaction qui assurent le retour de l'équilibre ne peuvent pas agir efficacement. C'est alors qu'apparaissent des problèmes physiques ou psychiques.

 

 

Le stress psychologique

Le stress psychologique désigne généralement l'ensemble des réactions émotionnelles à une pression interne ou externe. Il peut s'agir d'un stress momentané ou d'une réaction émotionnelle devenue chronique. Le stress psychologique est normal, car la vie met continuellement des embûches à la satisfaction des besoins. Et les événements (facteurs de stress) qui nous atteignent sur le plan psychique provoquent des émotions diverses.

 

Dans le deuxième exemple, le stress pourrait consister dans de l'inquiétude, du découragement, de la colère par rapport à certains événements, des déceptions. Par contre, l'expression «se sentir stressé » utilisée dans le premier exemple est aussi vague que «se sentir bien» ou «se sentir mal». Or, pour avoir de la prise sur cet état, il faut absolument identifier les émotions qui le composent.

 

Dans certains cas, il s'agit d'une simple tension. Dans d'autres cas, l'impression d'être «coincé», le fait de subir des pressions, la conviction que la situation est sans issue, provoquent cet état. Nous sommes alors habité par diverses émotions. Ce sont ces émotions qui nous indiquent de quoi notre stress est fait. Et c'est leur précision qui nous permet de nous orienter et d'agir de façon à bien le gérer. Dans les situations de stress, comme dans toute situation de vie, le choix s'offre à nous de vivre pleinement nos émotions, ou de bloquer le processus émotionnel à une étape ou une autre de son déroulement.

 

Si nous entravons ce processus naturel, il en résulte nécessairement des problèmes, entre autres, des tensions physiques: maux de tête, douleurs musculaires, digestion difficile. La gravité de ces maux augmente nécessairement si l'on n'agit pas de façon appropriée pour faire face aux agents stressants.

 

Une tension psychique telle que l'anxiété ou l'angoisse peut également apparaître, voire s'installer. Si elles durent trop longtemps, ces réactions sont susceptibles de dégénérer en problèmes d’envergure : crises de panique, phobies, épuisement émotionnel, usure par contention, dépression, sont des voies possibles.

 

Le vrai danger qui guette la personne souffrant de stress psychologique : dans la mesure où elle n'arrive pas à agir de façon à mieux se respecter, les effets du stress s'accumulent, provoquant des dommages psychiques et physiques. Dans certains cas, trop de stress d'un genre particulier provoque le burnout . Dans le cas d'un événement traumatique, si on ne s'applique pas à l'assimiler complètement, le stress produit un syndrome post-traumatique qui peut devenir chronique.

 

Bien que les recherches ne fournissent aucune conclusion définitive à ce sujet, médecins et psychologues sont de plus en plus convaincus qu'il existe un rapport entre le développement de certaines maladies et le stress mal vécu ou excessif. L'état de stress sollicite les glandes surrénales. Or, les corticoïdes (hormones sécrétées par les glandes surrénales dans les cas de stress) ont la propriété d'affaiblir le système immunitaire.

 

 

À QUOI SERT LE STRESS?

 

Le stress, en tant que capacité de l'organisme de réagir aux sollicitations et aux pressions, est indispensable à une vie de qualité et même à notre survie. Que deviendrions-nous si nous étions incapable de supporter la pression émotionnelle provoquée par les aléas de la vie ? Que nous arriverait-il si nous étions incapable de nous mobiliser pour régler les petits et les gros problèmes du quotidien? Si le «ressort» que constitue le phénomène du stress était inexistant, nous serions démuni ou sans énergie devant les difficultés, incapable d'y trouver des solutions ou de nous y adapter. C'est le cas des personnes en burnout. Leur système physique et psychique est en quelque sorte «à plat». Elles ont épuisé leur capacité de «rebondir» pour faire face à quelque stress que ce soit.

 

 

 

QUE FAIRE AVEC LE STRESS?

 

Le stress bien vécu ne demande aucune intervention particulière. Si j'ai au contraire des raisons de penser qu'il me cause du tort, il est important que je l'examine.

 

LA VISION SPIRITUELLE DU STRESS

Le stress se met en place quand je refuse de m’abandonner au plan divin. Je n’écoute pas mon être intérieur et les messages du divin, je ne suis pas dans le flot de la vie, je dois donc utiliser mon mental, mon ego à fond pour prendre les rênes de ma vie et ainsi espérer tout contrôler. C’est une tâche impossible et de nombreuses craintes m’assaillent car je sais bien qu’au fond de moi, je ne suis plus sur mon chemin. Si je suis vraiment dans ma mission d’être, je suis dans une certitude intérieure qui me porte à tout moment et je fais confiance à ce que je traverse, à la Vie et au Divin.

 

 

 

1.3         L’impuissance (une pseudo-émotions)

DES EXEMPLES

1.       Je suis bouleversé par la décision de mon fils, mais je suis impuissant. Il refuse mon aide.

2.       Je suis impuissante à la soulager de ses maux et à la soustraire à la mort qui l'attend.

3.       Je me sens souvent impuissante devant les répliques logiques de mon mari.

4.       Avec certaines femmes, je suis impuissant sexuellement.

QU'EST-CE QUE L'IMPUISSANCE?

L'impuissance est un état désignant l'incapacité ou l'impossibilité d'accomplir des actes ou d'atteindre un objectif. Il existe des cas d'impuissance réelle (exemples 1 et 2), et des cas où nous avons l'impression d'être impuissant mais où nous ne le sommes pas (exemple 3). Il arrive aussi que l'impuissance soit l'expression déguisée d'un sentiment (exemple 4).

À QUOI SERT L'IMPUISSANCE?

L'impuissance met en évidence que des obstacles s'opposent à ma satisfaction. Je souhaiterais pouvoir influencer mon fils, soulager la souffrance d'autrui, me défendre devant mon mari, avoir une érection quand je désire une femme, mais mon incapacité, ou ce que je crois être mon incapacité, m'empêche d'y parvenir.

Le sentiment d'impuissance m'invite à faire la part des choses entre le pouvoir dont je dispose réellement et celui qui n'est pas entre mes mains. Cette clarification permet souvent de sortir de la paralysie où l'impuissance nous confine parfois. Dans l'exemple 3, elle me permettrait de constater que je ne suis pas impuissante devant les répliques de mon mari. De fait, j'ai le pouvoir de répondre, mais je l'abandonne en accordant plus d'importance à ses arguments logiques qu'à mes propres explications.

Le sentiment d'impuissance recouvre différentes réalités vécues. Scruter ce vécu est la seule façon d'identifier ce qu'il cache. Dans certains cas, l'impuissance sexuelle apparaît comme une réaction émotionnelle déguisée : on pourrait dire que l'homme préfère alors l'impuissance à l'expression directe de ce qu'il éprouve avec sa partenaire (exemple 4).

QUE FAIRE AVEC L'IMPUISSANCE?

Sortir d'une impuissance qui n'en est pas une suppose que j'aie identifié ce que je n'ose pas faire, puis que je le fasse.

EXEMPLE 3

Bien que je juge mon discours moins logique et moins cohérent que celui de mon mari, je me risque à m'exprimer complètement.

 

EXEMPLE 4

J'identifie ce qui ne me convient pas avec cette partenaire. Je cesse de subir cela. Je la confronte sur cette question ou je quitte la relation si c'est ce que je désire.

LA VISION SPIRITUELLE DE L’IMPUISSANCE : se sentir impuissant dans une situation est toujours une expérience initiatique, qui vise à nous rapprocher du divin : c’est la confrontation entre ce que je crois que je suis et ce que je suis réellement. Se sentir impuissant devant une situation, une personne révèle le jeu de croyance dans lequel je suis enfermé. Dans ce jeu, il n’y a pas d’issue, cela me demande donc d’agrandir ma vision, d’atteindre à une vérité plus grande pour dépasser l’obstacle…

 

 

1.4         La trahison (une pseudo-émotions)

DES EXEMPLES :

1. Un collègue que je considérais comme un ami m'a trahi en s'appropriant un contrat qui m'était destiné.

2. L'aventure de mon mari n'est pas si grave en soi. C'est sa trahison que je ne «digère» pas.

QU'EST-CE QUE LA TRAHISON ?

La trahison n'est pas une émotion. C'est le geste d'une autre personne, vécu ou interprété comme brisant une loyauté. Pour qu'il y ait trahison, il faut qu'il y ait déjà un lien et il faut que ce lien implique une fidélité quelconque.

À QUOI SERT DE SE SENTIR TRAHI ?

Avoir le sentiment d'être trahi nous ramène automatiquement aux ententes explicites ou implicites qui existaient entre nous et celui qui nous a trahi. Cela nous permet aussi de constater que nous comptions sur le fait que l'autre serait solidaire de cette entente. La trahison surgit en effet toujours comme une surprise. Elle rompt la confiance. Nous ne nous sentons jamais trahi par quelqu'un à qui nous ne faisions pas confiance. En conséquence, nous pouvons considérer qu'être trahi nous dit que nous avions tort de faire confiance à cette personne. Nous voilà invité à réviser notre évaluation de cette relation et à nous réajuster pour tenir compte d'une solidarité moins importante que prévu.

Ndr : Le sentiment de trahison a une composante déstabilisatrice parce qu’il remet en cause ma capacité de juger si je peux donner ma confiance à quelqu’un : le monde me paraît moins lisible, insécurisant.

QUE FAIRE AVEC LA TRAHISON ?

Si je tiens au lien avec la personne qui m'a trahi, quelles que soient les émotions que j'éprouve à cet égard, je choisirai de lui exprimer ce que ses actes ont provoqué en moi. Il est difficile de prévoir ce qui s'ensuivra. Il est cependant certain que le lien de confiance devra être reconstruit. Si la trahison est importante, ce sera long.

LA VISION SPIRITUELLE DE LA TRAHISON:

Une trahison est la rupture du lien de confiance que j’avais vis-à-vis d’une personne. C’est souvent en miniature une fausse image de la foi que j’ai dans le divin qui est mise à mal. Il est important de se rappeler qu’il n’est pas possible de placer sa confiance dans une personne car cela supposerait que cette personne est tellement liée à nous qu’elle ne pourrait ni de désengager ni exercer son libre-arbitre, cela n’est pas possible compte-tenu de l’expérience de dualité que nous vivons. Regardons au-delà des apparences ce que nous a fait vivre cette expérience de trahison.

 

Bibliographie :

« La puissance des émotions » Michelle Larivey – Les éditions de l’HOMME

« Que se passe-t-il en moi ? » Isabelle Filliozat

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